Dix
septième
En 1619,
quatre vingt onze ménages (y compris Frécourt) sont recensés à
Courcelles
contre vingt
huit seulement à Chaussy, qui ne progresse que de 16 ménages par rapport à 1578. On y dénombre deux
moulins « le neuf moulin au dit Chaussy » et
celui du Ravenez, ainsi qu'un
pressoir seigneurial propriétés de Nicole de Vienne, laquelle concède également
différents droits ( exploitation des bois seigneuriaux, passage sur le pont de
la Nied à Pont-à-Chaussy, vente de bière ect .) à des habitants. Un petit four est concédé par ménage moyennant
une demi quarte de blé, une poule et un chapon.
Après
un quart de siècle d'une relative
prospérité les deux hameaux
vont à nouveau être exposés
à
la ruine et la misère.
En juillet 1622, à
la tête d'une importante armée Mansfeld
traverse le pays messin pour se rendre
en Champagne brûlant au passage quelques maisons à Gorze.
Dès son départ une
épidémie de peste se déclare là où ses troupes avaient séjourné et gagne rapidement la région.
Elle arrive à
Courcelles quelques mois plus tard en y faisant de nombreuses victimes parmi
toutes les couches de la population. Elle emporte Nicole de Heu durant la même année et la seigneurie de
Courcelles passe à la famille D'Orthe.
D'origine écossaise et de religion
réformée elle en hérite par les
descendants de la demi-sour
cadette de Catherine de Heu.
En 1625, le village est désigné par le nom de Coutzel, mais les deux hameaux ne
sont pas encore pour autant réunis car trois ans plus tard Nicole Regnault se
dit Curé de Chaussy, Cervigny
(Servigny) et de la Chapelle de Frécourt.
Partie de Bohême la Guerre de Trente Ans ébranle
sérieusement le Saint Empire Germanique dont l'autorité est devenu plus
théorique que réel et ne tarde pas à arriver dans notre région.
Dès le 3 Août 1635, Courcelles sert de cadre à une embuscade que
les hommes du colonel lorrain Maillard tendent à un important convoi destiné à l'armée d'Allemagne. Alertées à temps,
les 300 voitures lourdement chargées de farine, de blé et de vin parties Metz,
sont déviées non sans mal par Colligny
et Maizeroy et parviennent à bon port
Moins de deux mois plus tard, les troupes du cardinal de La
Valette qui s'étaient avancées imprudemment jusqu'en Palatinat refluent en
désordre de Sarrebruck vers METZ, protégées à l'arrière-garde par les suédois.
Elles traversent
rapidement Courcelles poursuivies par les Croates de Gallas qui occupent le village, le ravagent entièrement, détruisant
le temple et le presbytère.
Le pasteur de l'époque est obligé de s'enfuir pour
sauver sa vie et sa famille. Les Impériaux s'installent dans la grande prairie
en contrebas de la route entre la Nied et Courcelles d'où ils opèrent des raids
dans les villages environnants.
Le 18 octobre, jour de la Saint Luc, ils lèvent précipitamment le camp et partent
vers Marsal.
A partir de 1650,
Courcelles devient un village-étape pour les troupes de passage du fait de l' intérêt stratégique de la route de
Metz à Sarrebruck mais aussi en
raison de l'importance prise par
l'agglomération.
Dans un rapport sommaire du 13 mai 1662, rédigé à la demande de
l'intendant de la Généralité de Metz , Courcelles et Chaussy sont décrits comme
étant « un gros village en deux hameaux où il y a un grand nombre de
laboureurs et d'habitants. Il est distant de METZ de 3 bonnes lieux ».
On y trouvent
effectivement beaucoup de laboureurs, quelques manoeuvres, plusieurs bouchers,
des cordonniers, chapeliers, maréchaux, cloutiers, tisserands, maçons,
charrons, tailleurs d'habit, meuniers, boulangers, jardiniers, huiliers;
tonneliers, merciers, drapiers, potiers-de-terre, taillandiers, hôteliers,
tanneurs, cordiers, vignerons, et chaufourniers.
Un marché hebdomadaire et des foires se tiennent sous la
halle située à Courcelles et un
pressoir seigneurial fnctionne à mi-chemin entre les deux hameaux où, en 1685, vivent près d'un millier de
personnes.
Il existe à Courcelles « deux
justices toutes composées de gens de la croyance du seigneur du village, un
ministre à gages, une maître d'école qui tient pensionnaires et a 50
écoliers . (extrait d'une plainte adressée vers 1658 au Gouverneur de METZ par les catholiques du
village).
Le 17 octobre 1685 Louis XIV
révoque l'Edit de Nantes et envoie le même jour le texte à tous les intendants et tous gouverneurs du royaume
en insistant sur les points les plus
importants à ses yeux: prompte démolition des temples expulsion des ministres;
dès le 21.10.1685 l'ordonnance est signifiée dans tout le pays messin.
Le temple de la
communauté protestante de Courcelles est abattu dans la semaine et son jardin
est intégré dans celui du seigneur.
Le 16 août 1686 les dragons rouges de Pinsorel « qui
avaient acquis beaucoup de réputation par les conversions du Languedoc »
arrivent à METZ et trois jours plus tard entrent à Courcelles au son du tambour
et des fifres.
Leur réputation sème la terreur et en quelques jours obtiennent
plus de 300 abjurations, soit la moitié de la communauté.
Refusant d'abjurer leur religion de nombreux villageois abandonnent leurs biens et se réfugient à
l'étranger. Beaucoup vont à Ludweiler fondée en 1604 par des huguenots de
Courcelles et auxquels le Comte de Nassau-Sarrebruck avait donné un morceau de
terre près de Sarrelouis. Tous n'y parviennent pas, Philippe Braconnier
tailleur, Pierre Husson et Daniel Bertrand sont arrêtés en chemin et meurent
sur aux galères.
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