à
l'Empire
Ce n'est qu'au
dix-huitième que la paroisse catholique de Courcelles Chaussy commence à porter
son nom actuel Saint Rémy.
Un état nominatif de tous les habitants de la paroisse en 1746
indique : 449 communiants et 238 enfants, 113 calvinistes baptisés à
l'église mais relaps et 11 ménages juifs.
Elle est indiquée comme se trouvant à côté de
la Nied à 5 heures de St Avold et à 3 heures de METZ avec ses annexes :
Pont-à-Chaussy ¼ de lieu, Landonviller (village) 1 lieu, Léovillé (cense)1/2
lieue, LeMenil ½ lieu, Plappecourt (cense) ½ lieue, Urville (château) ½ lieue
chapelle, Chevillon ½ lieu, Chapelle sans revenu.
Dans les contrées agricole comme Courcelles, c'est sur le blé
que se levait la grosse dîme. Les menues se levaient sur la laine, les agneaux,
le chanvre, le lin, les pois, les fèves, le vin, le houblon, les oies, etc.
Le revenu du curé est estimé à 700 livres, celui de la fabrique
à 10 livres. Le curé dîme seul le petit ban de Léovillé et avait le 1/3 des
dîmes, la dîme novale de toute la paroisse, plus 1 fixe de 64 quartes sur les
grosses dîmes.
Le chapitre de la cathédrale de METZ à les 2/3 des grosses et
1/3 des menues dîmes dans toute l'étendue de la paroisse. Le grand doyen du
chapitre à l'autre tiers des grosses et un tiers des menues dîmes et le curé
le troisième tiers des menues dîmes.
Dans une lettre sans date adressée au chapitre , Monsieur
Joseph SCHOPPE, curé de Courcelles Chaussy, fait savoir « qu'il
succède, comme fermier de la dîme à Nicolas Michaut et François Solgne. Mais
s'étant présenté pour la levée, il en a été empêché par les anciens fermiers,
qui ont prétendu qu'ayant fourni les bêtes mâles durant l'année, il est juste
que le dîme leur revienne encore cette fois ». Leurs raisons, ajoute
le curé, m'a parue bonne.
Il en est
de même de la menue dîme de Servigny lès Raville, qu'il a laissée à bail
à la veuve Maugard. Le fermier actuel
a prétendu être en droit de la percevoir encore cette année, son prédécesseur
ayant affirmé ne pas l'avoir tirée en sortant.
Dans une autre lettre de 1762, le même curé donne des
détails sur la situation du maître d'école et chantre de Courcelles rétribué par le chapitre. « Son traitement consiste en 16 quartes par tiers, c'est
à dire 10 quartes 2/3 de méteil et 5
quartes 1/3 d'avoine, et la quatrième maison la plus forte pour la menue dîme,
après que le chapitre et moi avons choisi les trois plus fortes ».
En d'autres
termes : après avoir prélevé sur les dîmes destinés au chapitre ses 10 quartes
2/3 de méteil, (mélange de blé et d'orge) le maître d'école choisissait sur la
liste des menus dîmes sa quatrième maison.
Le
chapitre et le curé ayant choisi parmi les maisons inscrites à la menue dîme
les trois plus importantes, le maître d'école se rabattait sur la quatrième ou
sur celle dont les produits convenaient le mieux à son ménage.
Ce maître d'école décimateur et dépendant directement du
chapitre semble être un cas excessivement rare et sa situation indépendante vis
à vis de la paroisse en faisait une sorte de fonctionnaire inamovible.
En 1769, l'Autriche abandonne à la France plusieurs villages au nord de
Thionville et renonce à ses
prétentions sur 16 villages et hamaux situés au sud de Boulay dont 7 avaient
été jadis possédés par le Comte de Luxembourg (Raville, Bannay, Vaudoncourt,
Helstroff, Brouck, Hallering, Bambidestroff), 6 autres étaient d'anciennes
dépendances du pays messin (Servigny, Bionville, Courcelles, Remilly,
Vittoncourt et Béchy).
L'été
1775 n'est guère favorable à
l'agriculture qui constitue pour beaucoup
de courcellois la principale source de revenus.
Les récoltes de l'année 1775 sont en
effet gravement affectées
d'abord
par deux orages qui, le 17 juin, éclatent au dessus de Courcelles, inondant le
village et recouvrant champs et
prairies d'une couche de boue;
puis par la grêle qui saccage le blé au mois de juillet.
Le mauvais temps trouble également le chantier des frères
Jaunez chargés, suite au décès de l'entrepreneur, de la construction du pont de
la Nied. L'ouvrage avec ses trois arches de 47 pieds 6 pouces ne sera
achevé qu'en 1781.
Lorsqu'éclate
la Révolution, les grosses dîmes ainsi que les deux tiers
des menues dîmes de Courcelles Chaussy, de Plappecourt, Léovillé, Urville et
Lesménil sont affermées à François Léonard, maître de poste à Courcelles, pour
370 quartes, par tiers froment, méteil et avoine, plus 6 livres au prévôt, 2
quartes de blé ou leur valeur et 3 livres en argent au secrétaire du chapitre.
Les grosses
dîmes de Plappecourt le sont à Pierre Léonard laboureur à Courcelles Chaussy,
pour 44 quartes de froment, 22 d'avoine, 3 livres au prévôt, une quarte de blé ou sa valeur au secrétaire et
30 sols en argent.
Les grosses dîmes d'Urville étaient laissées à Pierre Etienne,
de Pont à Chaussy, pour 78 quartes par
tiers froment, méteil et avoine, 3 livres au prévôt, 1 quarte de froment ou sa
valeur et 30 sols en argent au secrétaire.
La
suppression de la dime n'est évoquée
qu'à l'article 30 du "Cahier
des très humbles doléances,
plaintes et remontrances de la communauté
de Courcelles-Chaussy" réunie
en assemblée du 8 mars 1789 aprés
midi en la présence de 123 comparants.
On
y fait notamment valoir que malgré
les calamités toutes récentes
de disette, occasionnées par la dureté
du présent hiver, le chapître
de la cathédrale de Metz n'a pas
aumoné d'une graine de blé
ni d'un liard les pauvres indigents de la
paroisse.......
Le 6 Mai 1794 l'aubergiste GEANT
Jean Claude originaire de Raville, maire de Pont à Chaussy, membre
du conseil général du directoire du département est, avec 10 de ses collègues
guillotinés à Paris par le bourreau Sanson pour avoir suspendu la vente des
biens appartenant à l'abbaye de Wadgassen
Le général Paul
Guillaume, né à Courcelles Chaussy le 4 mai 1744, ancien professeur
du corps de la gendarmerie, est nommé
en 1796 à la place de Hoche à
l'armée d'Italie où il se
distingue à nouveau lors des combats de la vallée de l'Adige.
Chargé de la
défense de Peschiera il exploite judicieusement son expérience du génie
et retranche ses 400 hommes
dans la citadelle, derrière des murs renforcés par des barricades.
Lorsque
les
Autrichiens du général Wurmser prennent position à proximité de Preschiera le
général Guillaume décide d'attaquer. Pour quitter la citadelle
bouclée, ses soldats doivent en escalader les murs mais leur ardeur n'est pas réduite pour
autant ; le 18° de ligne repousse l'ennemi et lui inflige de lourdes
pertes laissant le passage libre aux troupes de Masséna qui peuvent
aussitôt
rejoindre
celles d'Augereau.
Appuyant ses arrières sur le Lac de Garde, protégé par le général Guillaume
à Preschiera, Bonaparte entreprend alors une tactique de mouvement qui se révèle
sa force principale. En accord avec Augereau et Masséna
il leve le siège de
Mantoue et se porte successivement entre le 3 et le 20 Août sur les diverses
colonnes de Wurmser (40 000, 10 00, 35 000 hommes) avant qu'elles aient la
possibilité de faire jonction.
Le
général Guillaume meurt en
l'an VII à l'armée d'Italie.
Son
fils Frédéric,
né en 1763 à Vaudoncourt ,
qui avait servi à ses côtés
en 1792 dans la compagnie franche de la
Moselle suit Bonaparte dans ses campagnes
d'Italie et passe ensuite au service de
la République Italienne. Comme son
père il est
nommé général de Brigade.
Alors qu'il participe à la campagne
de Russie il est fait prisonnier à
Wilna. C'est également à
Wilna qu'un siècle plus tard,
durant la grande guerre, que seront
cantonnés plusieurs courcellois
.
En
1810, le général Semellé,
baron de l'Empire, fait l'acquisition du
château d'Urville. Il transforme
l'intérieur et l'érige à
nouveau en seigneurie où selon la
tradition Napoléon 1er lui aurait
rendu de fréquentes visites.
Trois
ans plus tard, le 16 octobre 1813, l'Armée Impériale est vaincue à
Leipzig et doit passer le
Rhin. Dès le 5 novembre
le maire de Courcelles accueille un groupe
de soldats malades arrivés dans sa
commune; le surlendemain le 7ème
de ligne napolitain cantonne à Chevillon.
D'immenses convois de blessés
et de soldats atteints du typhus commencent
à passer tous les jours à
Courcelles-Chaussy où la contagion
fait lentement des ravages. Puis
arrivent les fuyards civils des départements
du Rhin et avec eux des troupes battant
en retraite.
Le
1er décembre 1813, le château
d'Urville est transformé en G.Q.G
par le maréchal Berthier, Major
Général et le général
Radet, Grand Prévôt de la Gendarmerie
Impériale.
Début
janvier 1814, on réquisitionne chevaux
et voitures dans le canton pour les livrer
à Metz où ils sont réclamés
par Kellermann chargé de la défense
de la région frontière. Dans
la nuit du 11 au 12 janvier les troupes
impériales quittent précipitamment
Courcelles-Chausy et les environs suivies
par l'armée prusso-russe de
Blûcher.
A
peine évacué le château
d'Urville est occupé par les troupes
du prince héritier de Prusse devenu
plus tard l'Empereur Guillaume I et dont
le petit fils devriendra propriétaire
en 1890.
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