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                                    du Château de Morinville.       
                                    Sur les hauteurs, entre Courcelles-Chaussy et Frécourt, se
trouve un tas de pierres envahi d' herbes folles et de broussailles vestiges 
                                    du château-fort de Morinville, communément 
                                    appelé  Moréville et oublié depuis
longtemps. On prétend que le duc
de Bar, allié aux messins, l'a entièrement ravagé.     Les ruines du
château sont bien connues dans la région et son histoire  a suscité 
                                    autrefois de nombreuses légendes 
                                    . Mais celle que nous présentons 
                                    ici est sans doute  la moins répandue.     ******    Entre les châtelains de Raville (Rollingen) et
Morinville existait une haine farouche; mais étant de force égale ils 
                                     n'en vinrent jamais  aux armes. Aussi utilisaient-ils toutes les occasions
pour atteindre l'autre dans son amour propre ou le mettre en colère.
       Le chevalier Gisbert de Raville avait un fils très
renfermé se prénommant Adalbert. Il aurait voulu lui trouver une 
                                    épouse  mais n'y était pas 
                                    encore parvenu.  Simone, 
                                    âgée de 18 ans, était 
                                    la fille unique de Johan de Morinville dont 
                                    l'épouse  reposait depuis peu 
                                    en terre.        Sur son lit de 
                                    mort, elle avait dit à sa fille 
                                    : "Simone ma chère enfant  promet 
                                    moi de rester  le plus longtemps possible auprès de
ton père et si  tu dois te marier jamais tu ne prendras Adalbert comme 
                                    époux . Garde toujours ton père auprès de toi et sois 
                                    lui  éternellement reconnaissante 
                                    pour tout le bien qu'il nous a fait. Sois 
                                    un  soutien pour ses vieux jours  "Dieu te 
                                    le rendra".  Simone en
fit la promesse.      Des larmes apparurent dans les yeux  du châtelain
 écoutant en silence les recommandations de sa femme 
                                    qui  peu après rendit son dernier soupir. La 
                                    châtelaine fut enterrée à 
                                    côté de la chapelle du château 
                                    et le deuil s'installa dans Morinville. 
                                    Longtemps les larmes
mouillèrent les joues de la jeune filles mélancolique alors que Johan de Morinville noyait 
                                    son chagrin dans sa soumission à 
                                    la volonté du tout puissant. Tous 
                                    deux oubliaient peu à peu leur voisin.                          Un jour Simone disparut.
Toutes les recherches  aux alentours, à Courcelles Chaussy, Plappecourt,
Maizeroy, Chevillon,  Frécourt et Raville restèrent vaines. Elle fut pas
retrouvée. Johan désespérait; chagrin et peine lui rendaient 
                                    la vie impossible. Il était comme anéanti et dans ses plaintes  on n'entendait plus 
                                    que 
""Simone, ma pauvre Simone""
       Peu de temps
après, Gisbert de Raville  demanda à être reçu au château de Morinville
ayant entendu parler du destin tragique qui avait frappé le pauvre châtelain. 
                                    Il
n'était animé d'aucune mauvaise intention  mais  souhaitait 
                                    uniquement  tendre la main de la réconciliation. 
                                     On le fit entrer dans la grande
salle.     Les jérémiades du châtelain  désormais seul  étaient saisissantes et
déchiraient le coeur. Son attitude inspirait une telle condescendance 
                                    que Gisbert de Raville se mit à pleurer  
Il était venu pour dissiper les soupçons qui pesaient sur les siens, 
                                    mais à la vue de ce désespoir 
                                     il pensa soudain à 
                                    l'acte cruel qu'il avait commis avec son fils et se demanda
 : " dois-je encore séquestrer Simone dans mon château  ?"
Dois-je encore laisser dépérir le coeur de ce père ? s'il m'était arrivé pareil
drame avec mon fils qu'aurais-je fait ?"" ,"Non cette innocente
enfant doit être rendue à son père afin qu'il cesse de se lamenter ! Mais
comment l'ordre des Chevaliers va-telle juger cet enlèvement dont je 
                                    suis seul avec Adalbert à connaitre 
                                    l'existence. Telles étaient les pensées  de Gisbert de Raville
 durant son entretien avec Johan de Morinville.        Pas même les
gardes de son château ne connaissaient l'existence de la prisonnière, 
                                    seul Gisbert, pour préserver le secret, 
                                    donnait à boire et à manger 
                                    à la prisonnière qui ne soufflait 
                                    mot. Les gémissement de
la pauvre créature finirent petit à petit à l'apitoyer et le plaisir qu'il
avait éprouvé jusqu'à là  firent place à la pitié. Pâle et
affaiblie, Simone  ressemblait de plus en
plus à un fantôme.       A 
                                    son retour
au château de Raville, Gisbert s'en remit à son fils Adalbert . Ils s'installèrent dans un cachot et
réfléchirent à la meilleur façon de redonner la liberté à Simone sans avoir à
redouter la vengeance de leurs pairs.      Père et fils
descendirent les marches  du souterrain espérant apporter un rayon de lumière à
l'horible existence de la prisonnière qui dépérissait; 
                                    ils voulaient voir la joie sur son visage à l'annonce de sa
libération. En entrant dans le geôle sombre, Simone  gisait morte sur le
sol humide ; un coeur noble et innocent venait de se briser pour toujours   (d'après un texte en allemand gracieusement remis par madame Joséphine 
                                    Perrein du domaine St Oswald - Beckerholz)                                                                            
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